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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 08:34

 

A Loys alias Luigi B alias Le Pourisseur du Web,

Je me permets de  répondre ici  à  votre billet du 5 juin 2012 intitulé “D’où vient l’innovant” dans la mesure où il est impossible de le commenter directement comme il est habituellement d’usage sur les blogs.

Le forum des enseignants innovants ET de l’innovation éducative, j’y étais, j’y ai vu, entendu beaucoup de choses bien lointaines de celles que vous décrivez mais c’est normal vous n’y étiez pas alors je vais vous raconter.
Vous réduisez au numérique alors que bon nombre de projets (dont certains primés) ne l’étaient pas.
Vouloir faire croire que ces enseignants innovent pour innover sans se soucier du progrès de leurs élèves est une ineptie complète.
Et si vous évitiez des mots aussi violents que « terrorisme » ? Celà ôte toute pertinence à vos propos.
Je vous propose de vous transmettre le formulaire d’inscription pour l’année prochaine. Vous jugerez par vous même et pourrez parler en connaissance de cause. Ce que j’y ai vu ce sont des enseignants lambda, de l’ombre, pour lesquels ce n’est pas toujours facile tant le modèle traditionnel est prédominant dans notre système.
Ces collègues, modestes, sont parfois (souvent) isolés dans leur établissement parce qu’ils veulent faire bouger quelques lignes DANS LE SOUCI DE LA REUSSITE DES ELEVES et luttent contre un immobilisme qui, lui, prouve depuis bien longtemps ses failles : le système est toujours aussi sélectif et il reproduit les inégalités sociales comme presque aucun autre des pays développés !    
Vouloir faire croire à un grand complot pédagogiste qui détruirait l’école depuis 20 ans en usant d’un jargon désormais bien rôdé « terrorisme », « culture d’entreprise » (ultime argument à la mode contre tout progressisme éducatif) est un peu facile mais s’inscrit dans la lignée des idées de soit disant « bon sens » de polémistes bien connus. Si vous voulez être le disciple de ces personnages, c’est aussi votre choix.

Vous érigez pour votre défense (contre quoi ?) les qualités d’ « exigence », d’  « implication », de « courage » … Comme si elles étaient aux antipodes de celles défendues par les collègues présents à Orléans ! Comme si les défenseurs de l’immobilisme avaient le monopole du « courage » ! A ce forum, j’y ai vu du courage, de l’implication et de l’exigence. Non, contrairement à ce que vous voulez faire croire, ce que nous avons vu n’était pas le fantasme (fantasme qui vous arrange peut-être ?) que vous vous faîtes de l’école d’un pseudo-laxisme béat.

Les ZEP ? Parlons-en ! Les élèves y ont moins besoin d’écran ? Qui donc va former les élèves au numérique ? Il serait criminel, sous prétexte que ces gamins soient en ZEP, de ne pas leur donner les clés d’un monde qui sera CAPITAL pour leur vie future. L’ «écoute », la « rigueur », la « méthode » (que vous prônez) ne se décrètent pas, elles se gagnent, elles s’acquièrent ! Par des situations, par  la motivation suscitée, par la pédagogie !
Et ce n’est pas en ignorant leur culture que nous arriverons à la sublimer et à les faire entrer dans l’apprentissage. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dont il a été question durant deux jours.

Quant aux résultats. Pensez-vous que si ces dispositifs, ces trucs, ces situations ne fonctionnaient pas, les enseignants continueraient de les pratiquer ? Je vous trouve assez prétentieux pour juger des intentions de collègues que vous ne connaissez pas. Voulez vous devenir IPR ?
Pensez-vous que le thème de l’évaluation des projets n’a pas été abordé ? Pensez-vous que tout soit si simple à évaluer dans un métier HUMAIN dont les seuls critères mis sur le tapis sont des pourcentages de réussite ? Des moyennes ? Sur des tests souvent normalisés, automatisés ?


A aucun moment vous ne parlez des projets présentés, des formidables énergies soulevées pour tenter de promouvoir les lettres classiques, mettre la réflexion au cœur des apprentissages. Vous vous contentez d’une critique de façade dont on ne comprend pas bien le but.
Vous préférez stigmatiser le numérique que seuls certains élèves privilégiés pourront appréhender.  
Allons soyons sérieux, proposez-nous un billet sur le fond.

 

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commentaires

D
Merci :-)<br /> La culture numérique qui émerge a sans doute besoin d'un contre culture conservatrice pour s'émanciper. J'espère que le temps fera son oeuvre pour aller vers un humanisme numérique et dépasser le<br /> bruit et la fureur.
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