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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 19:04

La boîte mail chauffe, les réseaux sociaux tournent à plein régime pour échanger les ressources, construire ensemble... pas de doute c'es bientôt la rentrée ! 
C'est donc l'heure de remettre le blog en route en vous proposant un petit verre. Puisque l'apéro numérique n'a pas encore été inventé je vous propose un exemple de tâche complexe.

Tâche complexe ? Kézako ? 
Je vous renvoie à ce bon document du site SVT de l'académie de Besançon : http://artic.ac-besancon.fr/svt/act_ped/svt_clg/socle/taches_complexes/notion_taches_complexes.pdf 
Pour faire simple c'est une situation permettant de mettre en oeuvre des compétences.

 

Le travail a pour objet l'affiche suivante :

alcool.png

Voici les informations données aux élèves :

alcool-2.png 

Le travail à faire est le suivant : 

Explique mathématiquement l'affiche de cette campagne contre l'alcoolisme. Est-elle tout à fait exacte ? 
Ta réponse devra être argumentée par des calculs détaillés. 


Quelles compétences travaille-t-on (ou peut-on évaluer) dans ce travail ? 


Compétences travaillées/évaluées

Niveau d’exigence/critères d’évaluation

Extraire de l’information utile

Les informations sont correctement extraites et recoupées avec cohérence.

Raisonner, argumenter

Une méthode est utilisée pour expliquer le sens de l’affiche. Des arguments sont présents pour l’expliquer.

Présenter une démarche à l’écrit

Les calculs sont ordonnés et identifiables. Les résultats et l'argumentation sont identifiables. L'élève rend compte de sa démarche.

Utiliser une formule

La formule est correctement utilisée. Les bonnes valeurs sont substituées.

Reconnaître et utiliser la proportionnalité

Les calculs de volume d’alcool sont corrects à partir des taux.

Respecter des comportements favorables à sa santé et sa sécurité

Dans la réponse proposée, il est fait référence au fait qu’avec les doses officielles, un verre d’alcool fort est aussi alcoolisant qu’un verre d’alcool plus léger.

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 15:31

 

 

 

Bien que primordiale, la communication orale reste le parent pauvre à l’école. C’est avant tout un moyen au service des situations de travail permettant de développer d’autres compétences. Celle de l’oral n’est que rarement travaillée spécifiquement comme si elle était naturelle ou pas du ressort de l’école. Les moments d’expressions orales réelles sont limités.


Les examens Français sont très largement accès sur des épreuves écrites très académiques, ce qui explique probablement cette frilosité à travailler l’oral sur le terrain. 
L’arrivée du socle commun redistribue les cartes. Savoir s’exprimer à l’oral fait partie de ce corpus de compétences communes indispensables à tous et que la scolarité obligatoire a à sa charge. Voilà une vraie exigence d’un outil dont certains voudraient nous faire croire qu’il contribue à la baisse du niveau.

Comment travailler l’oral ? Etre bon à l’oral est-il inné ou peut-on former les élèves ?

 Je plaide pour la seconde possibilité et c’est l’affaire de tous. Il ne s’agit pas juste de dire « mais j’en fais de l’oral », il s’agit d’un travail explicite sur celui-ci qui permet à chacun de progresser.

Soyons concret !

Avec un groupe de sixièmes, nous avons, avec une collègue de français, donné un travail axé sur l’oral. Il s’agit du problème ouvert suivant :

 

 

 escalier.png

      inspiré de la brochure "Expériences de narration de recherche en mathématiques" IREM Paris 7 - 2002

 

Nous expliquons aux élèves que s’il y a un vrai travail de recherche à faire, nous nous intéressons à la compétence orale.
Nous leur donnons alors le tableau suivant qui décline nos attentes en quatre items du socle commun (trois de la compétence 1, un de la compétence 3) : 

 

 

critères oral

A l'issue de leurs recherches les groupes présentent donc leur travail à l'oral à l'aide du rétroprojecteur. A l'issue de chaque prestation nous discutons avec l'ensemble des élèves la ceinture que nous pouvons attribuer pour chaque item en argumentant.
Ce moment est important dans le travail car il permet d'expliciter les réussites et les points susceptibles d'être améliorés. Cela est d'autant plus formateur que ce sont les élèves qui s'expriment sur ces critères.
Lorsque chaque groupe a pu exposer son travail, nous leur proposons de préparer un second passage en essayant d'obtenir des ceintures supérieures en tenant compte des remarques qui ont pu être faites.

C'est ainsi qu'ils peuvent développer cette compétence qui se joue sur du long terme et nécessite l'explicitation des critères. 

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 16:09

Classe de 5ème - Un prof de français et un prof de maths. Nous possédons dans les emplois du temps un dédoublement Maths/Français de deux heures pour travailler en petit groupe. Nous avons décidé de regrouper les élèves avec les deux enseignants pour ce travail. 

 

En français : Poésie

En mathématiques : fractions, unités, proportions



Point de départ de la séquence : Diffusion de cette vidéo 

 

Premier visionnage : nous ne disons rien. 

Deuxième visionnage : Nous demandons aux élèves de relever les particularités du texte. 

 

Nous effectuons alors une première mise en commun. La notion de rime apparaît, "c'est comme une poésie". 

Nous donnons alors le texte écrit de la chanson et demandons aux élèves d'observer et de travailler sur le texte :

- Comment est-il construit ? 

- Quels sont les différents mots qui expriment une quantité ou un contenant qui sous entend une quantité. Les classer du plus petit au plus grand.

Nous pouvons alors progresser sur la construction du texte : rimes, strophes, vers, syllabes. C'est l'occasion pour l'enseignante de Français de faire un point sur le vocabulaire de la poésie. 
Sur le plan mathématiques, nous relevons les expressions des quantités et notons le caractère subjectif de certains. Nous effectuons un classement dans l'ordre croissant.  


Nous lançons alors les élèves dans la construction d'une recette sur le modèle du pudding à l'arsenic 

 

 

La présentation : Ta recette devra être présentée sur une feuille cartonnée de forme carrée de 20cm de côté.
Elle comportera trois parties : la recette, une illustration avec le sortilège de la recette et la liste des ingrédients selon le modèle suivant :

recette.png

 

Les critères qui vous sont demandés sont les suivants :

En Français :

     3 quatrains

     Même nombre de syllabes dans chaque vers : 8, 10 ou 12 !

     Utilisation de l’impératif

     Rimes suivies OU rimes croisées OU rimes embrassées

     Utilisation d’au moins une métaphore ou comparaison

     Une lettrine en début de recette

 

En maths :

Ta recette devra comporter :

- Pas  plus de 2/3 d’ingrédients non comestibles.

- Au moins 2/5 des quantités mais moins de 2/3 doivent être exprimées à l’aide d’unités de masse (grammes …) ou de capacité (litres…).

- Au moins un quart des ingrédients non comestibles doivent avoir un rapport avec un animal (bave de serpent etc …).

- Dans la liste des ingrédients, tu devras les énumérer dans l’ordre croissant de quantité. Tu indiqueras la quantité nécessaire avec une unité de masse ou de capacité, même pour les ingrédients que tu as dosés avec un contenant dans ta recette. Il faudra bien sûr que l’ordre de grandeur soit compatible !

 

recettes

-

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 08:34

 

A Loys alias Luigi B alias Le Pourisseur du Web,

Je me permets de  répondre ici  à  votre billet du 5 juin 2012 intitulé “D’où vient l’innovant” dans la mesure où il est impossible de le commenter directement comme il est habituellement d’usage sur les blogs.

Le forum des enseignants innovants ET de l’innovation éducative, j’y étais, j’y ai vu, entendu beaucoup de choses bien lointaines de celles que vous décrivez mais c’est normal vous n’y étiez pas alors je vais vous raconter.
Vous réduisez au numérique alors que bon nombre de projets (dont certains primés) ne l’étaient pas.
Vouloir faire croire que ces enseignants innovent pour innover sans se soucier du progrès de leurs élèves est une ineptie complète.
Et si vous évitiez des mots aussi violents que « terrorisme » ? Celà ôte toute pertinence à vos propos.
Je vous propose de vous transmettre le formulaire d’inscription pour l’année prochaine. Vous jugerez par vous même et pourrez parler en connaissance de cause. Ce que j’y ai vu ce sont des enseignants lambda, de l’ombre, pour lesquels ce n’est pas toujours facile tant le modèle traditionnel est prédominant dans notre système.
Ces collègues, modestes, sont parfois (souvent) isolés dans leur établissement parce qu’ils veulent faire bouger quelques lignes DANS LE SOUCI DE LA REUSSITE DES ELEVES et luttent contre un immobilisme qui, lui, prouve depuis bien longtemps ses failles : le système est toujours aussi sélectif et il reproduit les inégalités sociales comme presque aucun autre des pays développés !    
Vouloir faire croire à un grand complot pédagogiste qui détruirait l’école depuis 20 ans en usant d’un jargon désormais bien rôdé « terrorisme », « culture d’entreprise » (ultime argument à la mode contre tout progressisme éducatif) est un peu facile mais s’inscrit dans la lignée des idées de soit disant « bon sens » de polémistes bien connus. Si vous voulez être le disciple de ces personnages, c’est aussi votre choix.

Vous érigez pour votre défense (contre quoi ?) les qualités d’ « exigence », d’  « implication », de « courage » … Comme si elles étaient aux antipodes de celles défendues par les collègues présents à Orléans ! Comme si les défenseurs de l’immobilisme avaient le monopole du « courage » ! A ce forum, j’y ai vu du courage, de l’implication et de l’exigence. Non, contrairement à ce que vous voulez faire croire, ce que nous avons vu n’était pas le fantasme (fantasme qui vous arrange peut-être ?) que vous vous faîtes de l’école d’un pseudo-laxisme béat.

Les ZEP ? Parlons-en ! Les élèves y ont moins besoin d’écran ? Qui donc va former les élèves au numérique ? Il serait criminel, sous prétexte que ces gamins soient en ZEP, de ne pas leur donner les clés d’un monde qui sera CAPITAL pour leur vie future. L’ «écoute », la « rigueur », la « méthode » (que vous prônez) ne se décrètent pas, elles se gagnent, elles s’acquièrent ! Par des situations, par  la motivation suscitée, par la pédagogie !
Et ce n’est pas en ignorant leur culture que nous arriverons à la sublimer et à les faire entrer dans l’apprentissage. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dont il a été question durant deux jours.

Quant aux résultats. Pensez-vous que si ces dispositifs, ces trucs, ces situations ne fonctionnaient pas, les enseignants continueraient de les pratiquer ? Je vous trouve assez prétentieux pour juger des intentions de collègues que vous ne connaissez pas. Voulez vous devenir IPR ?
Pensez-vous que le thème de l’évaluation des projets n’a pas été abordé ? Pensez-vous que tout soit si simple à évaluer dans un métier HUMAIN dont les seuls critères mis sur le tapis sont des pourcentages de réussite ? Des moyennes ? Sur des tests souvent normalisés, automatisés ?


A aucun moment vous ne parlez des projets présentés, des formidables énergies soulevées pour tenter de promouvoir les lettres classiques, mettre la réflexion au cœur des apprentissages. Vous vous contentez d’une critique de façade dont on ne comprend pas bien le but.
Vous préférez stigmatiser le numérique que seuls certains élèves privilégiés pourront appréhender.  
Allons soyons sérieux, proposez-nous un billet sur le fond.

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 14:54

J’avais prévu d’intituler ce billet « Portfolio année 1 » mais finalement à bien y réfléchir, c’est davantage un test, un essai clinique que je vais développer ici. Le travail qui va en résulter est encore immense. Alors 2011/2012, l’année zéro de mon expérimentation d’un portfolio pour le socle commun en mathématiques.

Échantillon du test clinique : Une classe de 3ème. Tous en bonne santé, dans la force de l’âge. Pas de contre-indication connue, juste quelques petites allergies scolaires pas bien méchantes.

 

Diagnostic : Le socle commun. Des symptômes connus : un rejet total, des usines à cases, des réunions de fin de 3ème où chacun découvre les items d’un LPC (Livret personnel de compétences) pas très bien fichu… Pourtant l’idée du socle est une vraie chance, le travail par compétences une porte d’entrée idéale pour la réussite de tous.
Comment faire ? Comment intégrer ce socle au quotidien de la classe ? Comment rendre les élèves partie prenante ? Comment garder des traces pour une réelle mise en œuvre sur les quatre années du collège (et au-delà) ?
La liste des questions est longue.

IMG_0665.JPGProtocole : J’ai donc tenté de mettre en place un portfolio. Cet outil, en vogue au Québec et évoqué dans l’excellent livre d’Annie Di Martino et Anne Marie Sanchez Socle commun, pratiques pour le collège, me semble approprié pour répondre au diagnostic posé. Il s’agit d’un recueil de réalisations permettant d’attester le développement de compétences.

 

 

Très concrètement, dans notre cas, c’est d’une pochette (qui reste au collège) par élève dans laquelle on glisse des productions, des photos de projets, des bilans d’oraux, des copies de « tâches complexes ». Sur chaque portfolio est collé un petit référentiel de « compétences » mathématiques, avec des lignes vierges pour y ajouter des compétences « hors maths » qu’on pourrait mettre en évidence dans une réalisation (éducation aux médias, développer un propos à l’oral, TICE …).

IMG_0666.JPG

 

Lorsqu’une réalisation est réussie (ou partiellement), on peut donc l’intégrer au portfolio en mettant la date à côté des compétences mises en œuvre.

Il ne s’agit pas d’un recueil de copies mais bien de réalisations, ce qui implique qu’on propose des projets, des situations complexes aux élèves. Parfois ça peut prendre la forme d’une copie mais il faut que dans la réalisation, la place pour l’initiative de l’élève soit avérée. Il s’agit bien de coller à l’esprit du socle et des compétences.

 



Bilan de l’essai :

C’est très pratique, très ergonomique ! Et surtout beaucoup plus concret qu’une grille ou qu’un livret. Les élèves ont tous pu y glisser des réalisations de formes différentes : tâches complexes individuelles, diaporama, photos, projets collectifs … Ils ont bien cerné l’enjeu du socle et c’est un grand changement. J’avais le sentiment que c’était « un truc de prof », que les élèves n’étaient pas concernés, tout juste au courant qu’il fallait son socle pour avoir son brevet (pour l’année précédente). Le référentiel a été bien intégré par les élèves et la différence entre les évaluations classiques avec notes et la valorisation de productions dans le portfolio a été bien comprise. Les élèves n’avaient pas besoin de notes pour ces travaux.
Pour le prof que je suis, ce fut une aide lors des fameuses réunions de validation même si le caractère incomplet des portfolios a pu me poser problème à ce moment-là. J’y reviendrai. En tout cas, cela m’a permis sur des items de dire « Ah mais si j’ai une preuve ! Ne mettons pas non acquis à « développer un propos en public » alors que sur ce travail il a prouvé qu’il savait le faire et a été brillant ! ».

Mais année zéro quand même, donc la liste des couacs et des choses à améliorer est longue. Je vais probablement en oublier.

IMG_0667.JPG
Il m’a d’abord été impossible sur la seule année de 3ème de proposer assez de situations susceptibles d’alimenter le portfolio pour couvrir le référentiel. Frustration pour les élèves et pour moi.


L’appropriation de l’outil par les élèves a été longue. Dans l’idéal absolu, ce sont les élèves qui proposent d’ajouter un élément à leur portfolio. Ce ne fut que rarement le cas et assez tard dans l’année. Cela dit, c’est arrivé, preuve que sur du moyen terme, l’outil peut vraiment devenir celui de l’élève. Je pense à cette élève qui après avoir brillement réussi un triomino sur le calcul littéral m’a spontanément demandé de le prendre en photo pour le mettre dans son portfolio. Petite victoire ce jour-là !

J’avais également dans l’idée de terminer l’année par un petit entretien individuel autour de ce portfolio afin que chaque élève puisse présenter les réalisations et expliciter en quoi cela pouvait montrer qu’il était compétent. Je n’ai ni pris le temps, ni trouvé les moyens de le faire dans cette fin d’année chargée. Cet élément me semble pourtant primordial dans la mise en place de cet outil. Cet entretien peut être une ultime manière de travailler et évaluer des compétences présentent dans le LPC : compétences orales, savoir s’autoévaluer, identifier ses points forts…

Extension de l’essai :

Nous avons décidé avec l’équipe de maths du collège de généraliser le portfolio pour la rentrée prochaine à toutes les classes, de la 6ème à la 3ème. Démarrer tôt devrait permettre de pallier certains manques que nous avons pu constater : un nombre suffisant de réalisations, une meilleure appropriation par les élèves, une vraie continuité tout au long du collège.
La question de basculer sur un portfolio numérique s’est également posée. J’étais assez convaincu a priori. Mais après avoir présenté l’outil lors d’une formation durant laquelle des collègues ont été séduit par l’objet physique, la pochette qui grossit…, je suis revenu sur ma position. La question des feuilles de calculs de tableur et de tout ce qui touche à la compétence 4 (TICE) se pose néanmoins. Il faudra peut être intégrer une petite part de numérique.  
L’extension à d’autres matières n’est pas à l’ordre du jour mais nous aimerions embarquer quelques collègues tentés par l’expérience. L’idéal serait que le portfolio soit composé de 7 pochettes pour les 7 compétences du socle, avec là encore une partie numérique (enregistrement de son pour les langues par exemple). Il faudra alors faire un gros travail pour démontrer l’efficacité de cet essai.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 18:49

Impossible d’y couper … les résultats des lycées sont publiés … Classements, comparaisons, taux de réussite au bac, taux de réussite de la seconde au bac … « T’as vu le lycée de ma fille est le meilleur de la région ! » …  « oui mais dans celui de mon fils, ils ne virent pas les élèves qui font baisser les stats ! » … « Oula il va falloir demander une dérogation, le lycée du coin n’est pas bon ! »
Les statistiques sont là, elles sont ce qu’elles sont et prenons les avec tout le recul nécessaire. C’est un indicateur, certes, mais un indicateur parmi tant d’autres…. Et c’est bien là le problème ! A entendre tous les commentaires, c’est LE critère pour savoir si un établissement réussit ! C’est vrai, les médias signalent que le taux brut de réussite au bac n’est pas suffisant … mais les autres critères quantitatifs de ces résultats sont à peine plus pertinents.
Un peu facile d’accuser la sphère médiatique … Balayons devant notre porte avant tout … parce que soyons clair, de là où nous sommes, nous entendons parler de chiffres, d’objectifs à atteindre, d’évaluation nationale, de taux de passage en seconde à atteindre ! Les contrats d’objectifs font leur apparition (sans d’ailleurs engager de moyens pour atteindre les dits objectifs !) et sont bien souvent déclinés en indicateurs chiffrés : pourcentage de réussite au brevet, moyenne aux épreuves d’examen …
Ah, au fait, précisons, nous ne parlons pas de voitures sorties d’usine, mais d’élèves … d’enfants, de jeunes … Nous travaillons sur de l’humain ! Comment mesurer notre travail par des indicateurs chiffrés, des moyennes, des taux … toutes ces choses globales, synthétisantes… discriminantes ?


Le week end dernier, nous avons emmené un groupe d’élèves au congrès national Math en jeans pour qu’ils y présentent leur travail de l’année. Un travail de recherche déconnecté de tout programme. Un vrai bol d’air pour ces jeunes dont la plupart n’avaient jamais quitté leur ville, leur quartier … qui n’avaient jamais pris le train, le métro … Et les voilà qu’ils se retrouvent à exposer leur travail devant un amphithéâtre d’une université…. Eux les élèves de Zone d’éducation prioritaire qu’on stigmatise si facilement !
Dans ce groupe, nous avions des volontaires … dont une bonne partie d’élèves en grande difficulté souvent mis à l’écart de tous les projets. Vous savez, ceux qui en 3ème vous demandent « Mais monsieur, pourquoi on fait jamais de sorties nous ? »
Cette expérience va-t-elle leur permettre de gagner des points de moyenne (sic) ? de faire monter le taux de réussite au brevet ? d’atteindre l’objectif de passage en seconde générale ? … probablement pas … Et pourtant, cet atelier hebdomadaire et ce congrès scientifique dont ils étaient les héros, leur ont surement appris beaucoup … des choses que le système n’évaluera pas et des choses qu’on ne pourra jamais quantifier …
Arrêtons ce pilotage par les chiffres … ce pilotage terriblement sélectif quand les évaluations sont calibrées pour cette sélection.
Arrêtons de penser que la réussite de l’école se mesure à des moyennes ou des taux de réussite …

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:47



Devenus marginaux, sacrifiés sur l’autel de la baisse des moyens, les itinéraires de découverte (IDD) ont encore cours dans mon collège en classe de 5ème. Décriés par certains, accusés d’être une perte de temps au détriment des cours, des « vrais »,  ils sont pour moi davantage un modèle à suivre qu’un itinéraire à éviter …


Plutôt que de théoriser là-dessus et de lister des arguments, voici concrètement mon expérience d’IDD et le bénéfice retiré.
Dans notre établissement, les dispositifs d’éducation prioritaire nous donnent quelques moyens. L’après midi du mardi  permet aux classes de 5e de faire de la voile aux beaux jours et des IDD sur les mois moins propices aux activités extérieures. Deux heures par semaine, deux profs de matières différentes travaillent avec un groupe d'élèves sur un projet interdisciplinaire. Au collège, ils durent 6 semaines par groupe (on trouvera d'un établissement à un autre des modalités d'organisations assez différentes).
Chez nous, les profs chargés de ces dispositifs ne le sont pas par choix… c’est une variable d’ajustement pour la répartition entre les disciplines, si bien que parfois l’objet interdisciplinaire tombe dans les mains de ses détracteurs …

D’autres fois le hasard fait bien les choses. Je me suis retrouvé un peu par hasard, à animer un IDD avec un collègue de techno qui avait le projet de faire construire aux élèves une mini maison équipée de panneaux photovoltaïques.  Après quelques concertations et préparations préalables nous avons élaboré l’itinéraire qui doit conduire les élèves à la réalisation finale. Une liste de check points plus qu’un chemin balisé.


DSCF1101.JPG
1. Le développement durable qu’est ce que c’est ?

2.  Quelle énergie choisir ? [Nous avons supposé que la maison allait être implantée à Toulon]

3. Comment fonctionnent des panneaux solaires ?

4. Conception et fabrication. 

5. Mesures et conclusions.

 

Une fois les étapes définies, il faut sélectionner les ressources papiers, numériques, vidéos que les élèves utiliseront.
Ce temps de préparation est déjà intéressant sur le plan pédagogique ! Echange avec un collègue, mise en commun d’idées … une bonne occasion pour moi de découvrir les méthodes de travail en technologie, dont nous aurions bien raison de nous inspirer !


Sur le plan mathématiques, que va-t-on travailler ?

-         -  La gestion de données en proposant aux élèves une enquête auprès de leurs familles sur l’énergie utilisée chez eux avec l’utilisation du tableur grapheur pour la synthétiser.

-         -  La construction géométrique (rectangles, triangles isocèles, parallèles, perpendiculaires, longueurs) en devant gérer les planches permettant de construire la maison. Suivre un cahier des charges de construction.

-        -   La vision dans l’espace avec la conception sur logiciel de la maison en 3D, la visualisation des différentes faces.

-         -  Les pourcentages largement utilisés dans une vidéo sur « la maison du futur ».

-         -  La comparaison de nombres à partir de relevés faits sur les multimètres sur les performances des panneaux solaires.

 

Qui a dit qu’on ne faisait rien en IDD ? Le contenu est bien réel et ce n’est pas parce que l’entrée dans les apprentissages n’est pas notionnelle que ce n’est pas sérieux. Au contraire, en entrant dans une démarche de projet, non seulement nous pouvons motiver les élèves, mais nous donnons du sens à ces notions. Et nous ne nous limitons pas à des savoirs faire mécaniques purement scolaires … nous marchons sur les chemins de l’acquisition de compétences.
Outre l'aspcet mathématique technologique, les élèves ont pu chercher des informations sur Internet, dégager l'essentiel de documents papiers, numériques et vidéos, prendre des décisions à l'aide de cartes... Et bien évidemment, c'est toute l'éducation au développement durable, élément du socle commun qui est travaillé.

 

DSCF1119.JPG


Il faut dire qu’une salle de technologie se prête à merveille à ce type de travail … des îlots, des zones de travail bien définies, des ordinateurs si besoin … très inspirant pour nous si tant est que nous puissions matériellement le faire. Ce qui est certain, c’est qu’une salle de technologie est pensée pour que les élèves travaillent et pas pour qu’ils écoutent un cours !

Et les élèves ? Ils adhèrent ! Ils produisent, réalisent, sont en action et chacun trouve sa place dans un travail collectif.  Ils travaillent pour le plaisir ! Pas d’évaluation, pas de jugement … Certains élèves ont pu choisir leur mission et s’y sont impliqués avec envie !



En réalité ce modèle d’apprentissage gagnerait à être étendu et pensé au sein d’une globalité d’enseignement avec une alternance de temps long de projet et de temps courts d’institutionnalisation des connaissances et savoirs faire nécessaires aux réalisations.
Nous avons besoin de liant entre les disciplines et une majorité de compétences ne peuvent se développer qu’en situation transversale. N’oublions pas qu’une partie du socle commun n’est pas disciplinaire et demande un vrai travail, autre qu’une simple évocation au détour d’un exercice dans une matière donnée.

Oui aux IDD … j’en veux un l’année prochaine !

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 18:46

 



J'aime beaucoup les contrastes. Culinaires en particulier. Sucré, Salé. Chaud, Froid.
Ça tombe assez bien, enseignant est un métier de contrastes. Toutes les émotions peuvent y passer dans une même journée. Une sorte de grand écart permanent... En l'espace de quelques jours, ce grand écart s'est encore illustré.
Un contexte tendu au bahut qui plombe le moral et détourne du sujet central : l'élève... le froid... un peu salé aussi ...
Une formidable journée du CRAP samedi, mêlant convivialité, rencontres et échanges... le chaud...
Ce cours où j'ai été mauvais en 5e, une heure de frontal dialogué où je n'ai pas trouvé d'autres moyens qu'imposer, de déverser sur le passage à la lettre (j'avais pris le temps de les faire chercher, mettre en situation mais j'ai loupé quelque chose ... ) ... une heure pénible pour eux (arrivés bien énervés du cours précédent) comme pour moi (dernière heure de ma journée) ... le froid...
Et un chaud ... un brûlant... un ébouillantage pédagogique... Une heure de pur bonheur vécue avec mes sixièmes. C'est de ça dont j'ai envie de causer aujourd'hui !

Ça fait un moment qu'on parle du projet #geometwitt ... Ce mardi c'est la première mise en application en salle pupitre. Les @CM2_A ont envoyé 5 programmes de construction via twitter. Charge aux 5 groupes constitués dans la classe d'essayer de tracer les figures correspondantes. Essayer, car les programmes n'ont pas été retravaillés en amont !
J'aurais presque pu partir sur la pointe des pieds... les laisser travailler. Tous ! A fond dans leur tâche... échangeant, argumentant, essayant, pestant...
Certains groupes aboutissent à une figure et l'envoient en photo via twitter à leur groupe jumelé quelques centaines de kilomètres plus loin ! Une d'entre elle est bonne, pas les autres... les @CM2_A commencent alors à retravailler leur programme ou précisent en direct ...
D'autres sont bloqués et n'arrivent pas à construire, ils tweetent pour demander des précisions. Les élèves échangent même sur du vocabulaire (droite, segment...). Vous savez ce fichu vocabulaire qu'ils n'apprennent pas et qu'ils utilisent n'importe comment ...

Bref, ça part dans tous les sens mais je jubile ! Les voir affairés ainsi les yeux écarquillés tentant de comprendre, guettant les tweets pour avancer, en écrivant d'autres pour interroger est un plaisir indescriptible. Plus d'élèves en difficulté, plus de premier de classe... des élèves qui coopèrent pour atteindre leur but ! Du bruit pédagogique (©Mila Saint Anne) !

Les plus avancés peuvent à leur tour élaborer des programmes à tweeter, imparfaits... ils auront des questions en retour ... des questions sur le chemin de la construction de concepts, de la maîtrise du vocabulaire. Mais oui, ils parlent de losanges, de rectangles, de demi-cercles, de rayon (« mais non diamètre ! Rayon je te dis !!! »). Et je n'ai rien à dire, juste à valider les tweets... proposer un dictionnaire, prendre une photo ... Je n'ai pas le contrôle sur les contenus, sur le comment faire ... et au fond, plus j'accepte de le perdre, plus j'aime ça.

En fait, je crois qu'il est difficile de rendre en un billet ce moment... un des meilleurs de ma courte carrière... interrompu par une satanée sonnerie que ni moi, ni mes élèves ne voulaient entendre ...





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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 18:42

 


Faire de la géométrie avec Twitter peut paraître incongru. En quoi un média social qui limite les messages publiés à 140 caractères peut être pédagogiquement utile pour appréhender ce domaine des mathématiques ?
Car, soyons clair, il ne s'agit pas d'utiliser Twitter pour le côté sympa de l'outil (c'est un élément déclencheur d'une motivation nécessaire toutefois) mais bien parce que l'outil apporte une plus value à l'appropriation et la mobilisation de connaissances et l'acquisition de compétences.

  http://twitteradar.com/wp-content/uploads/2009/05/twitter-logo1.png

 

 

De quoi s'agit-il ?

 

Le projet consiste à mettre en place un échange entre deux classes distantes géographiquement afin que les élèves se transmettent des programmes de constructions géométriques.

 

Le travail peut prendre différentes formes :

  • Travail à partir de programmes de construction afin de les synthétiser (passage du français au langage mathématique par exemple), envoi du programme synthétisé via Twitter à la classe jumelée.

  • A partir de figures imposées, écrire un programme de construction, l'envoyer via Twitter à la classe jumelée.

  • Création par les élèves de figures géométriques, écriture d'un programme de construction, envoi via Twitter à la classe jumelée.

  • Envoi d'énigmes géométriques nécessitant des constructions.

 

La classe jumelée envoie en retour les photos des figures construites.

 

 

Le travail de fabrication préalable des programmes peut :

  • donner lieu à une validation de l'enseignant pour assurer la bonne construction dans la classe jumelée

  • être laissé tel quel afin que les élèves de la classe jumelée posent des questions en retour ou retournent des figures erronées. Les élèves pourront ainsi se rendre compte des manques ou erreurs dans leurs programmes et les modifier en conséquence.

 

Pourquoi utiliser Twitter ?

 

Le caractère synthétique qu'impose ce média est un outil qui peut être précieux pour travailler le choix du vocabulaire et la manière d'exprimer une idée.

En limitant la taille des messages transmis, les élèves doivent éviter les longues descriptions auxquelles ils sont globalement habitués. Le langage et le vocabulaire mathématique a un caractère synthétique dont les élèves ne comprennent pas toujours l'intérêt dans la mesure où ils communiquent peu sur ce sujet. Leur seul « public » est constitué de l'enseignant et des autres élèves de la classe.
Dans ce contexte, l'effort de précision et de synthèse n'est bien souvent pas fait, dans la mesure où il peut être facilement contourné.

La limitation à 140 caractères par message doit inciter les élèves à utiliser les codes et les mots appropriés pour entrer dans une description mathématique et non pas seulement perceptive.

 

Exemple : « Trace [AB] tel que AB=5cm » (36 caractères) ... plutôt que « prends ta règle, trace un trait de 5cm qui va d'un point A à un point B » (72 caractères).

 

L'écriture en utilisant les codes mathématiques est plus courte et permet donc d'enchaîner sur d'autres éléments de la figure à construire. Il y a donc un réel intérêt pour l'élève à connaître ses mots et codes et à en maîtriser leur signification.
Cet apprentissage qui a globalement du mal à s'ancrer dans la durée est, grâce à l'outil Twitter, mis en oeuvre de manière active et par nécessité. Nous prenons le pari qu' ainsi les élèves deviendront plus compétents sur cet aspect parfois ingrat des mathématiques.

Ce travail doit aussi permettre de fédérer la classe autour d'un projet commun.

 

De manière parallèle, c'est l'éducation aux médias et l'utilisation responsable d'Internet qui est développée.

 

L'aspect motivant est un autre intérêt de cette approche. Nous le savons tous, la motivation est le point de départ de l'apprentissage.

 

 

Un compte classe a été créé ainsi qu'une charte collective d'utilisation.

 

Une collègue enseignant en primaire dans le Jura a accepté que sa classe de cycle 3 soit partenaire d'une de mes classes de 6ème dans cette démarche.
Pour l'instant les échanges purement géométriques n'ont pas encore débuté (ça ne saurait tarder), les échanges tout court ont en revanche démarré depuis plusieurs semaines.
Ils donnent déjà l'occasion d'évoquer les sondages et les diagrammes sans que cela ne soit prévu. Mes élèves de sixième travaillent donc actuellement sur tableur pour envoyer de beaux diagrammes à leurs correspondan
http://leblog.vendeesign.com/wp-content/uploads/2011/03/twitter1.jpgts Twitter.
Dans une dizaine de jours, ils enverront une première construction tweetée.
 

Je ne manquerai pas de vous faire suivre l'avancée (pas à pas) de ce projet à travers ce blog.
Pour suivre tout cela sur Twitter, nous utiliserons la balise #geometwitt , nom que nous avons choisi pour ce projet !
 


Le compte de ma classe @6TomSawyer

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 13:24

Parce qu'il y a autre chose que les pamphlets de Brighelli et Polony... je partage mes lectures de vacances (bein oui c'est presque le seul moment où on a le temps de prendre du recul sur notre métier ... ) : une terminée, une en cours, une autre à venir ...

 

 

http://www.cahiers-pedagogiques.com/local/cache-vignettes/L133xH200/arton7504-f69e0.jpg

Socle commun et compétences - pratiques pour le collège - Annie Di Martino et Anne-Marie Sanchez

Le socle commun est une belle idée. Il est pourtant décrié : manque d'ambition, plus de travail, même chose que ce qui se fait déjà mais avec des cases ... Toutes ces critiques montrent une méconnaissance sur l'objet socle commun. La formation est parcellaire sur ce domaine.
L'ouvrage d'Annie Di Martino et Anne-Marie Sanchez a le mérite de mettre les choses au clair. On y trouve plein d'applications concrètes et surtout un message : LANCEZ VOUS !
Une lecture indispensable où chacun pourra, après quelques éléments de mise au point, s'approprier, transformer des pratiques d'enseignants sur le travail par compétences.





Cahiers péhttp://www.cahiers-pedagogiques.com/IMG/arton7550.jpg?1316683701dagogiques n°491 - Evaluer à l'heure des compétences - Dossier coordonné par Yannick Mével et Françoise Colsaët

En cours de lecture, ce dossier aborde de nombreuses facettes de l'évaluation : des expériences solitaires, du travail en équipe, la question des notes ...
Il n'esquive pas les hésitations, les essais des enseignants... Une vraie boîte à outil !
Le sommaire complet et les articles en ligne

 

Notez que le CRAP-Cahiers pédagogiques organise une journée autour de ce numéro le samedi 19 novembre à Villeneuve d'Ascq
Voir la page Facebook de l'évènement

 

 

 

http://crdp.ac-amiens.fr/local/cache-vignettes/L161xH223/rubon150-e587f.gif

 

 

 

 

Eleves actifs, élèves acteurs - Boîte à outils - Robert Guichenuy

 

La dernière lecture est à venir. Pour ce livre je ne me suis fié qu'au seul titre... tout simplement parce que j'aime voir mes élèves dans l'action et non dans la passivité (le moins possible !) 

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